La Croix : Vous publiez un recueil de témoignages de soldats israéliens revenus de Gaza. Qu’est-ce que cela nous apprend des véritables objectifs d’Israël à Gaza, loin de ceux formulés par le gouvernement de « défaire le Hamas » et de « ramener les otages » ?
Joel Carmel : Depuis vingt mois que dure la guerre à Gaza, la destruction des infrastructures de l’enclave n’a pas été seulement un moyen mais bien une fin en soi. L’objectif est de rendre de larges parties de Gaza inhabitables. Quand la communauté internationale évoque le jour d’après pour Gaza, elle parle de reconstruction, de retour à la stabilité, à la vie. A contrario, quand Israël parle du jour d’après, il s’agit d’annihiler toute menace. « Nous détruisons de plus en plus de maisons et les Gazaouis n’ont nulle part où rentrer », a dit Benyamin Netanyahou mi-mai devant la commission des affaires étrangères et de la défense.