Des affrontements entre l’armée soudanaise et les paramilitaires ont éclaté, mardi 20 mai, à Omdurman, ville voisine de la capitale Khartoum, a indiqué le porte-parole de l’armée dans un communiqué. Il a évoqué une « opération de grande envergure » menée pour chasser les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) de leurs dernières positions dans l’État de Khartoum.
Les FSR, en guerre contre l’armée depuis plus de deux ans, se sont repliés dans le sud et l’ouest d’Omdurman après la perte en mars de Khartoum. Ces dernières semaines, les paramilitaires ont intensifié les frappes de drones sur différentes villes, notamment Port-Soudan où s’est replié le gouvernement soudanais.
D’importantes menaces pour la sécurité des civils
« L’amplitude de ces attaques de drones représente une escalade majeure dans le conflit », selon l’expert ONU en droits humains, Radhouane Nouicer. « Les attaques récurrentes sur les infrastructures vitales menacent la vie des civils » et « aggravent la situation humanitaire », a-t-il affirmé, dans un communiqué publié lundi 19 mai, soulignant que ces frappes visent des zones très peuplées et des cibles de choix, comme l’aéroport international de Port-Soudan.
Le Soudan, troisième plus grand pays d’Afrique en superficie, est en proie depuis avril 2023 à des violences quotidiennes. Elles sont le résultat de la lutte pour le pouvoir à laquelle se livrent le général Abdel Fattah Al Burhane, dirigeant de facto du pays depuis un coup d’État en 2021, et son ancien adjoint, Mohamed Hamdane Daglo, à la tête des FSR. Le conflit a tué des dizaines de milliers de personnes, déraciné 13 millions d’autres et divisé de fait le pays.
L’armée contrôle à présent le centre, l’est et le nord du Soudan, tandis que les paramilitaires tiennent à l’ouest la quasi-totalité de la vaste région du Darfour et certaines parties du sud et s’accrochent à leurs derniers bastions à Omdurman.