« Bien sûr que je me baignerai dans la Seine », avait assuré Anne Hidalgo à quelques mois du début des Jeux 2024. Chose promise, chose due, la maire de Paris avait nagé dans le fleuve quelques semaines avant que les épreuves de triathlon et de nage en eau libre s’y déroulent. À partir de cet été, il sera désormais possible de l’imiter.
Interdite depuis 1923, et promise dès 1988 par Jacques Chirac, la baignade dans la Seine rouvrira bien gratuitement au grand public, à partir du samedi 5 juillet et jusqu’au 31 août.
Trois sites de baignade surveillés
La baignade ne sera autorisée que sur trois sites bien définis : à Bercy, dans l’est de Paris, au Bras Marie, en face de l’île Saint-Louis, et, le matin seulement, au bras de Grenelle, près de la tour Eiffel. D’autres sites sont à l’étude pour l’été prochain.
Au total, 27 maîtres-nageurs seront déployés. Les bassins sont équipés de vestiaires, toilettes, douches, et de mobilier balnéaire, avec une capacité d’accueil de 150 à 300 personnes en même temps.
Un poste de secours sera également installé sur chaque site. Dix des maîtres-nageurs auront également un permis fluvial pour empêcher les baignades « sauvages » en dehors des lignes de bouées. En effet, toute baignade en dehors de ces trois sites demeure interdite.
Contrôles quotidiens de la qualité de l’eau
L’eau de la Seine sera contrôlée quotidiennement pour vérifier sa qualité et son débit. Des drapeaux verts, jaunes et rouges, semblables à ceux des stations balnéaires, indiqueront aux nageurs s’il est possible de se baigner ou non (en cas de drapeau rouge).
La propreté du fleuve reste très dépendante de la météo. C’est notamment dû au fait que les eaux pluviales se mélangent aux eaux usées, et qu’en cas de fortes pluies, elles sont déversées dans la Seine. Pour les Jeux environ 1,4 milliard d’euros avait été investi dans l’amélioration de la qualité de l’eau. Cela avait permis de la dépolluer « aux trois quarts de ce qui était attendu » selon le préfet de la région Île-de-France Marc Guillaume.
Pourtant l’été dernier, suite à des précipitations importantes, six des onze jours d’entraînement et de compétition où la Seine était exploitée pour les Jeux ont dû être annulés. Le taux de bactéries fécales et d’entérocoques était notamment trop élevé.
Test de natation pour chaque baigneur
Pour nager dans la Seine, un test de natation sera obligatoire. Ce seront les maîtres-nageurs qui jugeront si les baigneurs ont les capacités pour nager sans aide, ou s’ils ont besoin d’une bouée. Pour éviter de repasser le test, des bracelets seront distribués en fonction du niveau de nage de chacun.
Cela s’explique par le fait que les bassins n’ont pas de fond, la Seine faisant en moyenne 3,5 mètres de profondeur. Seule exception : le bassin de Grenelle, aménagé pour les familles.
« La Seine reste un milieu dangereux : il y a un risque de noyade à cause de la vase et des plantes agrippantes, de forts courants, le risque d’hydrocution » auxquels s’ajoute également le trafic fluvial, assure Élise Lavielle, sous-préfète de police de Paris.
Des lieux de baignade ouvrent aussi dans la Marne
Il sera également possible de nager dans la Marne, ce qui était interdit depuis 1970. Quatre sites ont été aménagés, et deux d’entre eux ont ouvert fin juin, à Maisons-Alfort et à Joinville-le-Pont. Les deux autres sites ne seront accessibles qu’en juillet : du 5 au 20 à Champigny-sur-Marne et du 13 au 17 à Saint-Maur-des-Fossés.
Les deux premiers sites peuvent accueillir jusqu’à 200 personnes, et nécessitent une réservation, sur le site Internet dédié ou sur place. L’entrée coûte 3 € pour les habitants du Val-de-Marne, et 8 € pour les autres. L’accès est gratuit pour les enfants de moins de 4 ans.