Quelle coïncidence entre l’épilogue de l’histoire de Joseph, la destinée de Jésus et les paroles de l’Évangile selon Matthieu ! « Méfiez-vous des hommes… Le frère livrera son frère à la mort… » L’Ancien Testament présente un bon nombre de figures préfigurant celles du Christ. Chacune apporte sa nuance au visage messianique qui se dessine à travers les siècles et trouve son accomplissement dans la vie de Jésus. Un point commun de tous ces personnages est leur capacité à traverser la souffrance sans entrer dans le cycle de la violence : la prudence et la douceur, si difficiles à choisir dans ces conditions, sont leurs armes principales.
Comment Joseph peut-il recréer les liens familiaux avec ses frères qui se sont débarrassés de lui ? Comment Jésus pourra-t-il rester silencieux et miséricordieux face à ses bourreaux ? Comment saint Benoît de Nursie, que l’Église fête aujourd’hui, pourra-t-il continuer de croire en la beauté du cœur humain après la trahison de certains de ses frères.
Cela « vous sera donné », dit Jésus. Cette force pacifique vient d’ailleurs. Elle a ses racines dans le cœur, là où se vit l’intimité avec le Père. Elle naît de la capacité à remettre sa confiance à Dieu et à s’effacer pour le laisser agir à travers soi. La vie intérieure, le dialogue avec le Seigneur sont le lieu secret d’où jaillit une telle force.
Autres textes : Gn 46, 1-7.28-30 ; Ps 36/Pour la fête de saint Benoît : Pr 2,1-9 ; Ps 33 ; Mt 19, 27-29