Il appartenait à la cohorte des grands passeurs, ardents défenseurs du service public et serviteurs d’une télévision réellement soucieuse des téléspectateurs. Avec « Apostrophes », rendez-vous hebdomadaire autour d’écrivains de tous genres qu’il avait le flair et le bon goût de réunir, Bernard Pivot était devenu un acteur majeur de la vie intellectuelle, attirant tous les publics. Il fut, un temps, pourfendu par les puristes, qui lui reprochaient son tropisme populaire et de tout mélanger ou, se payant de mots, d’exercer « une dictature littéraire ». Ils en furent pour leurs frais quand Bernard Pivot réalisa des entretiens d’anthologie, en tête à tête, avec les plus grands esprits de son temps, qui lui accordèrent leur confiance : Marguerite Yourcenar, Vladimir Nabokov, Alexandre Soljenitsyne, Claude Lévi-Strauss, Albert Cohen, Georges Simenon.
Portrait
Mort de Bernard Pivot, passeur de mots
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Bernard Pivot, photographié chez lui le 2 mars 2011. Il est mort ce lundi 6 mai, à l’âge de 89 ans.
Eric Garault / Pasco
L’ancien producteur et animateur d’« Apostrophes » et de « Bouillon de culture » est décédé à Neuilly-sur-Seine, lundi 6 mai. Il avait 89 ans. Son dernier ouvrage, paru en 2022, était un éloge de l’amitié dont, déjà très malade, il n’avait pu assurer la promotion.
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