Pour vous, qu’est-ce-que la prospérité  ?

Des mains de ferniers portant une motte de terre et une jeune pousse.
Des mains de ferniers portant une motte de terre et une jeune pousse. Photographer: Mojzes Igor / luckybusiness - stock.adobe.com
À l’occasion des 17e rencontres économiques d’Aix-en-Provence qui se tiennent du 7 au 9 juillet et dédiées au thème « à la recherche de nouvelles formes de prospérité », La Croix a posé la question à 10 personnalités de tous horizons.
Enrico Letta
Enrico Letta FILIPPO MONTEFORTE / AFP

Enrico Letta  : « Une prospérité partagée et solidaire »

Doyen de l’École des affaires internationales de Sciences-Po et ancien premier ministre italien, 50 ans.

« La notion de prospérité doit être définie aujourd’hui à l’aune des immenses progrès technologiques et de la révolution digitale, qui ont fait entrer le monde dans de profondes mutations. Désormais, nous sommes tous connectés, tout se sait et tout se voit, il est nécessaire de tenir compte de cette nouvelle donne. » ... Lire la suite.

Marion Muller-Colard
Marion Muller-Colard Marion Muller-Colard

Marion Muller-Colard  : « L’attention à la justice et aux générations futures »

Théologienne protestante, 39 ans.

« Le Dictionnaire historique de la langue française autorise à voir dans la prospérité une étymologie renvoyant à la racine sperare, espérer. La prévalence économique du terme est à la fois la plus tardive et la plus courante. Il existe dans notre société un glissement sémantique qui opère unkidnapping économique sur bien des mots qui embrassent à ­l’origine un champ beaucoup plus vaste et plus existentiel (la croissance, la dépression, le moral…). » ... Lire la suite.

Lionel Zinsou
Lionel Zinsou PIUS UTOMI EKPEI / AFP

Lionel Zinsou  : « L’Afrique est sur le chemin de la prospérité »

Président de Terra Nova et ancien premier ministre du Bénin, 62 ans.

« Je regarde cette question en Africain. Et je vois que si, ailleurs, quelques États sont parvenus à passer de la pauvreté à la prospérité – Singapour, la Corée du Sud –, il n’y a pas de pays prospère en Afrique. Pour deux raisons. La prospérité suppose à la fois un revenu par habitant élevé et des indicateurs qualitatifs de développement de bonne qualité. »... Lire la suite.

Cyril Dion
Cyril Dion Fanny Dion.

Cyril Dion  : « De nouvelles représentations mentales »

Cofondateur du mouvement Colibris, écrivain et coauteur du documentaire « Demain », 39 ans.

« Aujourd’hui, la mesure de la prospérité est essentiellement économique, plus précisément financière. La capacité à prendre en compte d’autres facteurs – la richesse des écosystèmes, la force du lien solidaire – est quasi nulle. C’est un vrai problème. Il faudrait de nouveaux indicateurs pour évaluer la qualité de vie, l’épanouissement de l’individu et pas seulement le PIB, qui ne signifie pas grand-chose puisqu’il s’agit d’une moyenne. » ... Lire la suite.

Camille
Camille BERTRAND GUAY / AFP

Camille  : « Une générosité féconde »

Chanteuse, 39 ans

« La prospérité pour moi, c’est une générosité féconde qui génère une générosité encore plus grande. Une société prospère, forcément, se construit en intelligence avec la vie et la nature. Si elle exploite, contrôle, maîtrise, elle court à sa perte, elle ne peut pas être prospère. L’échange humain est prospère car créatif, exponentiel, il dynamise les énergies. » ... Lire la suite.

Charles-Édouard Vincent
Charles-Édouard Vincent Emilie Chaix

Charles-Édouard Vincent  : « Il existe une solution à la hauteur des enjeux »

Fondateur de Lulu dans ma rue, 46 ans.

« De même que la vitesse d’un groupe se cale sur celle des plus lents, la prospérité d’un pays dépend avant tout de la prospérité de ses tranches les plus fragiles. Car si la richesse est un chiffre froid, applicable à chacun, la prospérité est celle d’un collectif. Elle résulte aussi de l’envie de vivre ensemble, du rapport à l’autre. » ... Lire la suite.

Bérénice Celeita
Bérénice Celeita Nomadesc

Bérénice Celeita  : « Le bien-être, pas la richesse »

Militante des droits de l’homme en Colombie, fondatrice de l’ONG Nomadesc.

« La prospérité est une notion désormais à la mode en Colombie. Elle est partout, aussi bien dans les églises évangéliques que dans les salles de réunions politiques… Le président Juan Manuel Santos en avait même fait un slogan lors de la campagne pour sa réélection en 2014, puisqu’il promettait en cas de victoire « la prospérité pour tous ». Mais de quoi s’agit-il vraiment ? » ... Lire la suite.

Éric Carreel
Éric Carreel Bertrand Guigou

Éric Carreel  : « Prospérer, c’est bâtir ensemble »

Entrepreneur, cofondateur de Sculpteo et ex-président de Withings, 58 ans.

« La prospérité, je lie cela à l’espérance. Il existe une forme de prospérité qui conduit les gens à l’isolement et à la tristesse, tandis qu’une autre forme peut les conduire à se dépasser, à aller au-delà de leurs barrières, pour construire quelque chose de nouveau. Et c’est cette forme-là qui me semble positive. » ... Lire la suite.

Erik Orsenna
Erik Orsenna ERIC FEFERBERG / AFP

Erik Orsenna  : « Je préfère parler de déploiement »

De l’Académie française, 70 ans.

« Je n’aime pas le mot prospérité car il me renvoie à l’image du rentier au ventre rebondi, un cigare à la bouche. C’est à mes yeux l’image de l’immobilisme, voire de l’ennui. Je préfère parler d’harmonie, de progrès ou de déploiement. » ... Lire la suite.

Rachel Wu  : « Respirer un air non pollué »

Journaliste économique à Chengdu (Chine), 32 ans.

« Dans la Chine d’aujourd’hui, je dois avouer que je vis bien. Je suis journaliste, mon travail est intéressant et je gagne bien ma vie. Le mot prospérité en Chine résonnerait avant tout sur l’évaluation de la richesse matérielle personnelle. De ce point de vue, je me considère comme prospère. » ... Lire la suite.