La « trêve olympique » est une tradition inventée par le Comité international olympique (CIO) pendant la guerre en ex-Yougoslavie, pour les Jeux de Barcelone en 1992. Après avoir accepté les conditions de l’ONU, comme la neutralisation des athlètes, le CIO a construit ce discours. Il a réactivé la notion d’ekekheiría, attestée dans le monde grec entre le VIe et le VIIe siècle avant JC, bien avant le concept de paix. Dans l’état permanent de guerre entre les cités, c’était un laissez-passer pour les athlètes, considérés comme des pèlerins, qui se rendaient dans les sanctuaires où se déroulaient les concours considérés comme des cérémonies religieuses. L’effet médiatique et institutionnel a abouti à ce que la trêve habite nos esprits, à ceci près qu’elle n’a jamais eu d’effet concret. »
Débat
Paris 2024 : la trêve olympique a-t-elle encore un sens ?
Patrick Clastres
Historien, spécialiste de l’olympisme

La trêve olympique est une tradition vieille de quelques décennies. Elle a été inventée par le Comité international olympique (CIO) pendant la guerre en ex-Yougoslavie, pour les Jeux de Barcelone en 1992.
Alexis Sciard / IP3 PRESS/MAXPPP
Alors qu’une messe à la Madeleine doit ouvrir la trêve olympique vendredi 19 juillet, cette tradition pose question. Pour Patrick Clastres, historien spécialiste de l’histoire de l’olympisme, l’idée n’a jamais fait cesser de guerre, mais elle répond à une attente mondiale.
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